Bon entretien de la Colonne Vertébrale / partie-1

Depuis le point de vue de la médecine traditionnelle chinoise et depuis un point de vue purement anatomique, la Colonne Vertébrale est un des piliers de notre corps. A partir de celle-ci se déploie tout le système nerveux central, et au niveau énergétique elle est en lien avec plusieurs canaux qui participent à la régulation et au bon fonctionnement du corps.

Tout le long de la Colonne Vertébrale se déroule le méridien DU MAI, bien connu comme la « Mer de l’énergie Yang » du corps.

Lorsque nous évoquons les propriétés énergétiques du Yang, nous incluons :

  • le mouvement
  • l’activité,
  • l’exploration
  • l’indépendance.
  • Ses propriétés englobent également l’expansion naturelle issue des liens et de la dépendance qui sont caractéristiques au début de la vie.

Cette expansion du Yang inclut marcher, parler et interagir avec de nouvelles personnes et de nouveaux lieux, ainsi que de vivre de nouvelles expériences.

Le processus d’indépendance et d’exploration commence par les propriétés énergétiques de Ming Men « la Porte de la Vitalité », un point très important dans la pratique, on y fait souvent référence en Qi gong et dans les arts taoïstes en général.

Ming Men se situe sur la colonne vertébrale, en arrière du nombril, sous le processus épineux de la 2ème vertèbre lombaire plus exactement. Pour le localiser on peut prendre comme repère le sommet des crêtes iliaques et rejoindre la colonne vertébrale.

Cette porte vers le Qi, le Yang, le Feu qui enflamme le mouvement.

Si Ming Men ou le Qi en mouvement entre les Reins sont déficients ou stagnants, nous pourrions ne pas être en mesure d’avancer pour interagir avec les autres. Si nous sommes retenus, notre Yang est supprimé et peut conduire à un manque d’inspiration. Cela peut empêcher les Reins de saisir le Qi en provenance des Poumons. Cette absence de retenue du Qi peut être constatée dans nos actions dans la vie et dans le fait de ne pas saisir la vie, de ne pas s’engager dans la vie.

La vitalité de Ming Men fournit la volonté nécessaire pour permettre le déroulement naturel de l’exploration et de l’interaction avec d’autres personnes, lieux et activités.

Da Zhui, le point DU MAI-14, est la rencontre des canaux Yang et des influences Yang Qi. C’est ce Yang Qi qui nous permet de nous tenir debout, de lever la tête et de regarder tout ce qui nous entoure. La zone du DU MAI-14 au DU MAI-16 participe dans des fonctions de la voix et de la parole. Cette parole qui nécessite une action. La Mer du Yang, ou canal DU, a pour fonction fondamentale l’action.

Ce canal s’écoule vers les gencives, la bouche et les lèvres pour permettre l’expression. Lorsqu’une personne explore de nouveaux lieux, s’élance vers de nouvelles expériences et interagit avec de nouvelles personnes, le corps dispose d’un moyen intégré d’expression de soi. C’est pourquoi lorsque le DU MAI présente des déséquilibres, il peut s’en suivre des difficultés à s’exprimer.

Traiter le méridien DU MAI par différentes techniques, comme le Qi Gong et l’entretien de la Colonne Vertébrale, peut aider à libérer les conditions empêchant l’expression et la vitalité de l’être.

La chaîne du DU MAI souhaite s’unir à la chaîne du REN MAI. Ces deux canaux ont des chemins internes qui se connectent les uns aux autres, ils cherchent la liaison, la synchronisation. Du MAI contient une intelligence innée pour ramener au REN MAI et au corps ses expériences, afin qu’elles puissent être digérées et traitées :

pour nous permettre :

  • de mûrir,
  • d’acquérir de la sagesse
  • de développer la capacité de faire des choix sains.
Avoir des interactions et des traitements sains conduit à vivre une vie saine, heureuse et naturelle. La capacité de traiter les obstacles et d’abandonner ce qui n’est pas nécessaire, tout en conservant ce qui est bénéfique, essentiel pour vivre selon notre esprit.

Au fur et à mesure que nous expérimentons, grandissons et transformons, notre intelligence innée guide DU MAI dans la recherche d’expériences qui soutiennent notre esprit. Notre corps, notre souffle et notre esprit deviennent un tout intégré, c’est la base dans la pratique du Qi Gong, l’union des Trois Trésors, XING-QI-SHEN ensemble à chaque instant.

Le méridien DU MAI aime pouvoir explorer et revenir à sa racine, le Jiao Inférieur, la zone Yin du corps qui représente le lien, l’éducation et la nourriture.

L’alimentation et le lien du REN MAI doivent être unifiés avec l’exploration et l’indépendance du DU MAI. Une fois harmonisées, les deux qualités s’expriment dans notre vie.

Il existe de nombreux exercices en Qi Gong qui ont cet objectif de mobiliser le Qi dans ces deux méridiens, mais il y en a un qui est tout particulièrement intéressant par son efficacité et sa puissance, c’est le Taiji Qiu, « le ballon de Taiji » présenté sur cet extrait:

Cette méthode sera enseignée lors de stage, sur un travail spécialement axé sur la Colonne Vertébrale.

Les dates de stages sont accessibles ICI

Le retour du printemps

La Nature ne se trompe pas, mais c’est avant tout notre propre ressenti qui nous permet de confirmer certaines étapes clés de l’année. Lorsque l’on a la capacité d’écouter son corps, d’entendre les messages qu’il nous communique, il devient facile de s’harmoniser avec le rythme des saisons.

Pour les chinois la date de la nouvelle année marque le début du printemps (ce 4 février passé). Le corps lui a déjà manifesté le besoin de sortir de la passivité de l’hiver. Cette montée d’énergie phénoménale qui marque le réveil de la nature est caractérisée par le déploiement du ‘’Yang Qi’’, cette énergie qui active, qui excite, qui développe, qui dynamise et qui exhibe toute la splendeur du monde naturel.

Les bourgeons apparaissent et très vite, dans la foulée, le feuillage des arbres refait surface. Les journées se rallonge et l’activité du monde naturel s’accélère. Les fourmilles grouillent à nouveau, les abeilles butinent, les rayons du soleil réchauffent le sol et très rapidement la végétation tapisse la terre pour répandre la vibration d’un vert tendre et lumineux, celui du vert printanier.

Cette énergie yang qui agit comme un catalyseur permettant cet extraordinaire mouvement d’expansion dans la nature est aussi responsable de la montée de la sève dans les végétaux, après un temps de mise en réserve dans les racines durant la période la plus froide.

C’est cette énergie yang qui pousse notre corps à s’étirer, comme après un bon ‘’dodo’’, comme un ours qui sort de son hibernation.

Selon la Médecine Traditionnelle Chinoise, c’est le couple d’organe Foie/Vésicule Biliaire qui représente la saison du printemps (un prochain article illustrera cette dynamique des organes et des saisons selon l’approche de la MTC) et qui est associé au mouvement du Bois.

Le foie à pour fonction principale de stocker une partie du sang la nuit et il est responsable de la libre circulation de l’énergie (du qi) et du sang dans tout l’organisme, comme la sève qui est stockée dans les racines en hiver, au moment où l’obscurité domine.

Il est important d’être en phase avec ces grands cycles naturels et de comprendre cette dynamique autour de nous mais aussi en nous.

En hiver, le ralentissement de l’organisme (les soirées passées au coin du feu), la nourriture plus calorifique (raclettes, tartiflettes, fondues et compagnies… !), le manque de lumière, sont autant de facteurs qui ont tendance à ‘’encrasser’’ l’organisme et au moment du réveil, au moment de cette montée d’énergie, de cette montée de ‘’sève’’, si l’organisme est perturbé, encombré, si la route est chargée, l’énergie aura du mal à circuler librement et cela entraînera certains désagréments.

Le Foie régit certaines parties du corps dont les tendons, les ligaments, les ongles et la sphère visuelle. Si le bois n’est pas suffisamment alimenté, humidifié il en résulte une sécheresse, un manque de souplesse de ses branches. Il en est de même dans notre corps, si le sang du foie et le Qi du foie ne sont pas en équilibre, des problèmes de raideurs, de torticolis, de tendinites, de manque de souplesse, mais aussi de vision (vision troubles, yeux fatigués, secs…) ou d’ongles fragiles et cassants peuvent se manifester avec intensité durant cette saison.

D’où l’importance de la ‘’cure détox’’ du printemps, pour aider notre foie dans ses fonctions d’épuration et de nettoyage du sang et ainsi permettre une meilleur circulation. Il en existe beaucoup, certaines ont été propulsées par un effet de mode et il existe des mélanges aux noms prometteurs, mais attentions il faut tout de même être vigilant.

Mon conseil est de rester dans la simplicité, c’est pourquoi je vais vous parler d’une plante et une seule qui selon mon avis montre des résultats très performant, pas besoin d’un mélange savant, car son nom révèle son efficacité : il s’agit du PISSENLIT ! Et oui, cette petite rosette dentée reconnue pour sa principale action diurétique et drainante.

Taraxacum officinalis
Taraxacum officinalis : Pissenlit comestible

Facilement reconnaissable avec ses pompons jaunes dorés et très commune dans nos prairies, c’est une des plantes sauvages les plus connues.

Le pissenlit est une des principales plantes hépatique et décongestionnante du foie, dont son action cholagogue est largement reconnue, augmentant la production de bile et facilitant son évacuation par contraction de la  vésicule, cette petite plante permet donc aussi de lutter contre les calculs biliaires.      

En cure le pissenlit désengorge le foie tout en étant une source riche en vitamine A, B1, B2, C, en fer, manganèse, calcium, potassium, phosphore, magnésium, silice….

Il est facile en cette période de partir à la cueillette de pissenlit, sachez simplement reconnaître les lieux les plus propices pour sa récolte : loin des bords de route et des zones polluées, il est important aussi de le laver avant de le consommer.

Si ses propriétés de diurétique, apéritif, draineur hépatobiliaire, dépuratif sanguin, circulatoire sont présentes dans une délicieuse salade fraîche, c’est aussi dans les racines du pissenlit que nous les retrouvons, simplement la récolte s’effectuera en automne.

Si la salade ne vous plaît pas, une infusion des feuilles (et racines) produira le même effet. Les boutons floraux sont excellent, ne les jetez pas mais croquez-les !

Santé,vous avez parlé de santé ?

Qu’est-ce que c’est exactement ?

Aujourd’hui on parle de santé dans les journaux, dans les magazines, à la télévision, à la radio, dans la rue, dans le bus, au café et où sais-je encore…. ?

Parler de santé c’est un sujet aussi vaste qu’un sujet sur l’astronomie  ou connaître le nombre d’étoiles dans l’univers !

Mais lorsqu’on évoque le terme « santé », ce qu’il nous vient à l’esprit c’est avant tout une notion de vitalité, vitalité du corps physique qui nous permet d’effectuer les tâches du quotidien, vitalité qui nous permet de vieillir en toute autonomie (ce n’est pas toujours le cas !).

Oui c’est juste mais ce n’est pas tout.

La philosophie  Taoïste enseigne l’art de la longévité, c’est l’art de vieillir en bonne santé.

Les sages Taoïstes définissent la santé selon 3 axes principaux :

 – 1 : La santé de l’esprit, ou plus simplement être vigilant à ses pensées. Quel genre de pensées se manifeste dans ma tête ? Qu’est-ce que je génère mentalement parlant ? Mon mental est-il ῝sain῝ ? Suis-je ῝positif῝ dans ma tête ? Mes pensées sont-elles constructives ? Ou à l’inverse je suis constamment en train de mâcher du noir, en train de ruminer des pensées nocives…

– 2 : L’alimentation. Mon alimentation  est-elle saine, variée, équilibrée ? Est-ce que je suis attentif à la qualité, à la fraicheur, à la vitalité des aliments que j’ingère ? Est-ce que je me préoccupe de la provenance des aliments que j’achète, des transformations qu’ils ont subis ?

Ou au contraire je me soucie peu de ce qui alimente mon corps physique, je mange que des plats préparés, industriels, en boite, accompagnés de fast food. Je fais la grimace et je boude les légumes frais, ou encore je me réfugie derrière le manque de temps pour faire attention à mon alimentation.

– 3 : Mon attitude face aux autres. Est-ce que j’ai des difficultés pour aller vers l’autre ? Est-ce que je peux facilement développer un sentiment d’empathie ? Est-ce difficile d’offrir un sourire à un inconnu dans la rue, à un passant ? Je cède le passage au piéton devant moi qui souhaite traverser lorsque je suis en voiture ?

C’est toutes ces attitudes que je développe au quotidien en relation avec le monde qui m’entoure, avec les hommes, les femmes, les enfants, les personnes âgées…

Alors bien sûr il faut relativiser : je ne crois pas au Saint des Saints, au grand Maître imperturbable, à l’Homme Parfait. Mais on peut tendre vers un équilibre, on peut sortir du jugement négatif et être de plus en plus attentif à ce qui émerge dans notre pensée pour rapidement recadrer les choses.

Nous sommes des êtres humains avant tout et l’erreur est humaine, nous avons tous la faculté de nous rendre compte des choses, de nous corriger pour toucher de plus en plus un état d’harmonie global à l’intérieur de nous et autour de nous.

Et la santé elle est là ; lorsque notre pensée, lorsque notre alimentation, lorsque nos gestes sont tournés vers un état de conscience, conscience de qui nous sommes, conscience de ce que nous faisons en chaque instant, conscience de ce qui nous entoure.

Aujourd’hui la science est puissante, aujourd’hui la science nous confirme beaucoup de croyances et pratiques antiques, comme les arts Taoïstes, aujourd’hui la science permet à l’humanité de vivre plus longtemps, mais l’humanité vie-t-elle en meilleur santé ?